Vue
- Éditer
- Historique
- Imprimer
Ikdjane
Le prédicateur chiite accepta l’offre, signant ainsi l’acte de naissance de la dynastie Fatimides qui règnera en Afrique du Nord occidental (Maghreb), puis en Egypte. Le da’î s'était installé à Ikdjane, forteresse inexpugnable des Kottama, où il allait constituer et entraîner une armée qu’il lancera contre les Aghlabides, les maîtres du Maghreb. Il fera venir plus tard, de Syrie, le maître de la secte, ‘Ubayd Allah, qu’il installera à Raqqada, la capitale aghlabide.
Les chefs Fatimides quitteront Ikdjane pour rejoindre Raqqada, mais la forteresse kabyle gardera une importance symbolique pour la dynastie. Elle restera aussi un centre de propagande religieuse actif, ainsi qu’en témoignent les nombreuses mosquées et zaouias qui l’entourent et qui vont, tout au long du Moyen Age, rayonner sur la région. A la fin du Xe siècle, le géographe arabe al-Muqqadasi citait Ikdjane comme une grande ville de l’Ifriqya, terme qui désignait la Tunisie actuelle et l’Est algérien. Signalons qu’Ikdjane était également appelée au Moyen Age Dar al-Hidjra (la demeure de l’exil) par référence aux chiites qui y avaient trouvé refuge. Le nom Ikdjane, qui a la forme d’un pluriel (terminaison en –an) est peut-être le nom d’une fraction des Kottama ; on l’a aussi rapproché du mot kabyle aqjun (chien) : il pourrait s’agir dans ce cas, d’un ancien nom totémique conservé après l’islamisation de la tribu. Signalons qu’un village de la vallée de la Soummam, porte aussi ce nom, Ikjan, mais on ignore s’il a un rapport avec l’Ikdjane du Moyen-Âge.
Wikimazigh