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Alele
Le même G. Mercier, avait rapproché Alele de la forme panberbère ilili qui signifie le laurier-rose. Mais le parler berbère de Ghadamès autorise un rapprochement à la fois plus logique et plus simple, compte tenu du lien établi par le texte de Pline entre les différeits centres de la Phazanie le terme Alêlê y désigne le mil qui avait conservé une grande importance dans la vie de l’oasis, puisqu’un tour d’eau spécial —la h’adjezet— était réservé encore récemment à cette culture en hiver. J. Lanfry qui rapporte ce fait, signale également cette chanson destinée à chasser les oiseaux :
Ahu! alili m — baba! laissez le mil de mon maître!
Or, la région de Tataouine est propice aux cultures de céréales sur les plateaux du Mont Demmer et plus encore dans les zones d’épandage des rivières de la Jeffara. La configuration de la Phazanie telle qu’elle résulte des données de Pline est donc celle d’un territoire allongé du nord au sud du Jebel tunisien à l’oasis de Ghadamès. Elle suggère un genre de vie semi-nomade dont les confédérations du Nefzaoua ou de Tripolitaine donnent encore aujourd’hui l’exemple en associant les cultures céréalières au nord, la vie d’oasis au sud et l’utilisation des parcours du Dahar ou de la Guibla.
P.TROUSSET
Source initiale: Encyclopédie Berbère, Livre III
BIBLIOGRAPHIE
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